
Lors de la Commission Egalite de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe du 21 mars 2017, Monsieur de Bruyn, parlementaire belge en charge du rapport sur "promouvoir les droits humains et éliminer les discriminations à l'égard des personnes intersexes" présente les deux intervenants
Ms Anderson, association Organisation Internationale Intersexes Europe en Islande, M. Ghattas co président fondateur de OII Europe.
Il est rappelé la loi de Malte d'avril 2015 qui interdit toutes opérations en cas d'indetermination du sexe à la naissance jusqu'à la majorité. Le droit à l'intégrité corporelle est un principe.
Le terme intersecté renvoie à des caractéristiques sexuelles d'un individu, à l' intérieur ou l'extérieur du corps ou se développant au cours des années, poitrine, muscles, pilosité.
Les articles 7, 12, 19, 20 de la Convention sur le droit des enfants de l'ONU sont essentiels pour protéger ces enfants.
Également la question de l'état civil est un problème pour ces personnes. Une troisième catégorie d'état civil ´neutre´ a été décidée à Malte et semble cohérente. Ce qui est different avec le changement de sexe d'un homme ou d'une femme pour s'adapter à son genre social et affectif.
En Norvège une nouvelle législation permet un changement en ligne du sexe jusqu'à 6 ans.
La collecte des données est essentielles car il y a peu ou pas de statistiques y compris pour les opérations.
Ms Anderson indique qu'une personne sur 200 serait concernée. L'intersexe est different de l'identité du genre car de meme les personnes intersexes peuvent avoir une identité de genre différente de celle affirmée LGBT.
Le secret accompagne ces vies faites de honte de quel être on est, on leur apprend à internaliser ce qui ne doit pas se dire, ce qui peut devenir une phobie.
Souvent les médecins imposent un choix aux parents comme étant dans l'intérêt de l'enfant. Des opérations se succèdent. Des traitements très lourds. Pour des résultats déstabilisants pour la personne concernée.
Et quand la vérité est dite au jeune, souvent vers l'adolescence, c'est un tel choc, cette découverte des mensonges entretenus au cours des années qu'elle entraîne une perte de toute confiance dans les adultes.
Monsieur Ghattas estime que ces opérations sont présentées comme prétendument à but thérapeutique. Elles répondent moins à une nécessité médicale qu'à un but social comme une fente labiale, des doigts palmés. On veut que ces enfants aient des sexes clairs avec l'intention de mieux les intégrer. Les intersexes de 30 ans ou plus sont quasiment tous opérés ou traités de façon lourde.
Le principe de précaution doit l'emporter avec la nécessité de recueillir le consentement libre et éclairé de ces personnes. L'âge est celui du discernement variable selon les individus.
Les formations des personnels médicaux et de santé ainsi qu'une information complète donnée aux parents sont à renforcer. L'inter sexualisation est trop souvent présentée comme une pathologie ouvrant la voie aux opérations. Alors que si la présentation est faite comme une variation du développement sexuel des enfants, les parents ne privilégient pas les opérations.
Monsieur Ghattas a été déclaré comme une fille à la naissance mais il estime avoir eu la chance de ne pas subir d'opération invasive. Vers 10 ans il a eu une voix qui a mué, puis une musculation masculine s'est développée. On lui a fait prendre des médicaments forts. Adulte, il a arrêté tous médicaments. Il a refusé toutes opérations.
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